25, 26 et 27 janvier : grand week-end Damien !
Dhaka - Bruxelles
Jalchatra - Mymensingh - Dhaka
Phrases du 4 janvier
Jalchatra
Belle nuit à Jalchatra, le plus grand hôpital de la fondation Damien a Bangladesh.
Ce matin nous sommes allés le visiter.
Quelques lépreux aux soins et beaucoup de tuberculeux.
Les rencontres sont fortes.
Le docteur nous explique différents cas. Certains sont presque sans issues, d’autres pleins d’espoir. Willem revoit une petite fille qu’il avait vue il y a deux mois. Il ne la reconnaît plus. Et pour cause : elle a pris 15 kg et elle est sauvée.
Il y a beaucoup de larmes mais aussi beaucoup de sourires chez les patients.
On se rend bien compte du travail de la Fondation Damien et de l’efficacité de celui-ci.
Pierre conclut : « Au moins on sait pourquoi on vend des bics ! »
Rien d’autre à ajouter.
Bernard
Un pied dans une chambre et 8 femmes se présentent à nous… Elles sont toutes atteintes de la tuberculose, d’une façon plus ou moins forte.
Puis mon regard se pose sur une jeune fille, âgée de15 printemps peut-être. Elle était tellement maigre qu’on aurait dit une petite marionnette mais à taille humaine.
Elle avait des yeux magnifiques mais on pouvait y lire une souffrance intense, trop forte pour son âge. La souffrance ne devrait tout simplement pas exister, jeune ou pas.
On s’échange un regard, des mots, des sentiments, on partage tout un secret silencieux : celui de l’inquiétude.
Puis elle me fait signe d’aller m’asseoir prêt d’elle. Son nom ? Apa. Elle passe sa petite main fragile autour de ma taille puis pose sa tête sur mon épaule.
C’est à ce moment là que tout se mélange, qu’on éprouve une partie de sa souffrance, de son petit bout de vie qui a déjà tellement été blessée.
J’avoue, je me suis sentie inutile, la seule chose que je pouvais faire, c’était lui montrer que quelqu’un était là pour elle. Pas que pour soigner sa maladie, mais aussi pour soigner son cœur, pour lui donner de l’affection .
On glisse sa main dans la sienne, on la sert fort, on essaye de lui montrer qu’ici, tout ira bien et que dans 2 mois, elle sera une fille qui aura la possibilité de reconstruire une nouvelle vie.
Ce moment-là restera toujours dans mon cœur ainsi que le lien invisible qui est né entre elle et moi.
Nathalie.
En sortant de l’hôpital, c’ est en regardant le soleil filtrer entre les branches des arbres que je me suis rendue compte à quel point la vie est magnifique…
Dans la cour de la soierie, nous marchions sur des briques…
Dire que ces briques sont celles que des centaines de personnes fabriquent à longueur de journée, dans des conditions exécrables, et tout ça pour seulement quelques centimes…
Aline
J’ai vu et je n’oublierai jamais cette petite fille tuberculeuse qui, timide, posa sa tête sur l’épaule de Nathalie comme si elle cherchait une simple attention, un simple soulagement …
Les mots ne sont pas assez forts pour décrire ce qui nous unit dans des moments pareils …
Je suis tellement heureuse d’avoir partagé cette expérience avec des gens qui ont une si belle philosophie de la vie ! Merci pour tous ces moments de bonheur, de partage et d’émotions !
Charlotte C.
Un début de journée difficile, pour tout le monde. Un sentiment pénible à exprimer, celui de se sentir impuissant. Mais de l’admiration face à ce médecin : « Après chaque malade que je guéris, je ne saute pas de joie, il y en a des centaines d’autres qui attendent ». Il y en a qui meurent, cet homme allait mourir. Quand ? Demain ? On prolonge son existence, le temps d’un souffle. Mais l’espoir de le guérir est vain.
Rien de tel qu’un thé au soleil avec des Chocotofs et les bonbons de Sophie Siakoudis ( je ne te connais pas mais rien que pour ça, tu m’es très sympathique !) pour reprendre ses esprits.
« Parfois la vie nous teste et met à l’épreuve notre capacité d’adaptation », il fallait passer des larmes au rire dans ce cas-ci. C’était important, pour nous, pour eux.
Après un petit passage dans la soierie, nous étions sensés faire QUELQUES kilomètres à vélo (« histoire de ne pas perdre l’habitude »). Mais on nous a menti (scandaleux, je ne vous le fais pas dire), et les 8kms se sont transformés en 23kms pour voir un marché. Très chouette marché, nous avons vu de belles choses : des Bengalis avec des téléphones portables ! Vraiment très sympa, on a failli faire des brochettes de Bengalis tellement on devenait dingue. Inutile de vous dire qu’il ne faisait pas des photos que de notre visage (grrr). On en a tué 2-3 pour passer et une fois arrivés dans les minis-taxis, nous nous sommes envolés vers l’hôpital. Extra fun.
Charlotte D.
Phrase du 3
« I let you enjoy the dressing ! » - Je vous laisse profiter de la séance d’habillage !
(Le Docteur Mihir, pendant que nous observions les lépreux se faire panser leurs plaies. C’est dit sans aucune méchanceté, avec beaucoup d’humour, dont cet homme a le secret.)
En route vers Jalchatra
Encore une magnifique journée sous un soleil éclatant.
Impressions :
L’enfer du nord
« La tranchée d’Aremberg », « Le carrefour de l’arbre », ces noms évoquent , peut-être, chez certains les hauts lieux cyclistes de Paris-Roubaix.
Aujourd’hui, nous avons emprunté des chemins qui n’ont rien à envier aux illustres secteurs pavés du nord.
Durant 75 Kms, sur les rocailleuses pistes de briques pillées, les machines ont souffert, les cuisses ont chauffé, les chaînes ont grincé, les fesses ont brûlé, les pneus ont crevé et les gosiers se sont asséchés… Au Bangladesh, l’enfer du nord est rouge…
Au fil de notre périple du jour, le peloton s’est étiré, laissant chacun négocier au mieux les ornières, nids de poules et autres trous en tout genre, pour ensuite se reformer lors des passages asphaltés… Mais, toujours, l’ambiance est restée au beau fixe et le courage de tous fut remarquable. Mention spéciale à Martina qui à l’avant est intenable et à Charlotte C. qui, dans un mauvais jour, ne s’est jamais plainte…
(Alain)
Pour continuer, une petite chanson...
Désolé pour le retard…
Réveil matin 6 heures on se réveille comme des fleurs,
Hibiscus dans le macadam ont besoin d’un peu de temps,
Réveil matin 6 heures on se réveille comme des fleurs,
« ça va les filles, bien dormi ? »…Pas de réponse tant pis.
Mince, les gars abusé, qui c’est qui a mangé tout le curry ?(ironique bien sûr)
«Ho ça va, ça va, tu vas pas nous gonfler… »
« Qu’est ce qu’il y a Willem, tu as quelque chose à nous dire ? »
« Hier c’était 70km mais… Aujourd’hui c’est pire !!!
Prise de conscience, 7h, on fait mine d’aller ranger,
Mais au fait, tout le monde remémore le cours de la journée passée,
Les paysages à couper le souffle, des enfants souriants… me font remonter le temps,
WAW, c’est terrible !!
« Hé t’as l’air malade, tu n’as pas pris un perdolan ? »
« J’ai la mémoire qui flanche et les yeux rouges et en plus *SURPRISE* !! Dehors ça bouge =D !
Sur ce coup là, les bengali(nes) vous avez été top : un petit chant improvisé suivi de fleur dans nos cheveux [terrible look « mickey » de Bernie avec ses fleurs sur sa casquette : t’as du style, t’as du style, t’as du style mon frère !! ]
Désolé pour le départ, on est un peu en retard [9h au lieu de 8h]
La tête dans l’cul, l’cul dans le brouillard, Willem désolé pour le retard, de s’être levé trop tard ( on voulait juste 7h de sommeil :p )
Promis demain on se lève plus tôt, aujourd’hui c’était la dernière…
« On y va ??? LET’S GO !! » [Willem et Pierre qui donnent le départ]
àTryo – Désolé pour hier soir …- Voir la mélodie –
Alice et Nathalie
Petite Angoisse
Une grosse peur …
Une grande route, aucun blanc à l’horizon… le stress !
Derrière, personne. Devant, personne… le stress !
Les Bengalis me dévisageaient comme d’habitude mais là … j’étais toute seul. Une partie du groupe avait foncé devant, et une autre avait traîné derrière. Moi ,au milieu et je croyais que j’étais perdue et de m’être trompée de route…je fonce comme une folle pour retrouver les autres, toujours rien. Les Bengalis me regardent et ça me fait peur… Complètement stressée, j’ai failli foncer dans un rickshaw. Leur regard, j’ai vraiment du mal à m’y habituer… ça m’a fait vraiment peur ! Bernie était au loin et dès que je l’ai vu j’ai vraiment été rassuré…
Alice
Les Petites Sœurs et le Brahmapoutre
Ce matin, réveil chez les Sœurs de Don Bosco. L’accueil fut d’une extrême courtoisie . Le petit déjeuner : 6 étoiles…
Au départ, les 3 sœurs nous ont fait visiter l’orphelinat, la bonne humeur des quelques élèves présents nous ont bien confirmer que les Sœurs étaient vraiment dans leur élément. Lors de notre départ, nous avons eu droit à une petite chorale vraiment splendide. Ensuite, départ pour une longue étape qui nous a menés jusqu’à JALCHATRAH, hôpital principal de la fondation Damien. Le trajet a été marqué par la traversée du BRAHMAPOUTRE .
Une fois de plus les sourires des enfants et des adultes ont bordé les kilomètres de route et de piste.
Thierry
Phrases du 2 janvier
« On traverse le Dramapourge… » (Charlotte D. voulant dire « Brhamapoutre »)
« Moi je trouve que franchement, les paysages d’aujourd’hui étaient exceptionnels !" dit Aline à propos des champ de fleurs de moutarde, des petites maisons dans la forêt, du coucher de soleil entre les bananiers…
« On y vaaaa ? Ouiiii ? Alors let’s go ! » (Willem lors de chaque remise en route et immédiatement repris en cœur par son singe, Pierre, qui vous dit aussi que nous avons croisé aujourd’hui notre premier groupe d’hanumans, singes typiques de la région ; émerveillemen de beaucoup…)
phrase du premier janvier
"Le crachat nouveau est arrivé" dit Willem en entendant un Bengali se racler la gorge et cracher lors de notre soirée de réveillon. En effet, les Bengali mâchent du bétel pour se couper la faim et le recrachent avec un bruit atroce qui met toujours en appétit !